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Ecornage des veaux 10 conseils pour procéder le mieux possible

Pour des raisons de bien-être et de sécurité des hommes et des animaux, la grande majorité des éleveurs laitiers choisissent d’écorner leurs veaux. L’écornage restera toujours une corvée peu appréciée des éleveurs, souvent réalisée dans de mauvaises conditions et repoussée au lendemain. Pourtant plus l’écornage est réalisé tard, plus l’opération est pénible pour l’éleveur et pour le veau. Le Bureau technique de la promotion laitière (Btpl) donne ici quelques règles nécessaires pour que l’écornage soit rapide, pratique, sécurisé et dans le respect des lois.

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1. Écorner tôt 

L’écornage peut être réalisé avant que le cornillon ne soit sorti, dès qu’il est palpable : entre 7 jours et 4 semaines d’âge.

Un écornage précoce est bénéfique :

Pour chaque veau, l’écornage doit être planifié comme la date de sevrage, ou les changements d’alimentation.

2. Une contention efficace

Cage à veau (©DR)

La cage de contention pour veau est l’idéal. Le veau doit y être maintenu à l’avant, bloqué à l’arrière, et sa tête immobilisée en bonne position par un licol pour l’intervention.

Une cage de contention ainsi équipée permet à une personne seule de bloquer le veau et d'effectuer un écornage précis, rapide et fiable.

3. Tondre l’emplacement des cornes

Une tonte permet de dégager et de localiser précisément l'emplacement du bourgeon de la corne dès les premiers jours du veau. De plus, la tonte élimine les poils pouvant contaminer la plaie provoquée par l’écornage.

La tonte des poils améliore la cicatrisation. (©Horn'up)
 

4. Anesthésie ou pas ?

Pas obligatoire avant quatre semaines, l’anesthésie permet d’atténuer la douleur, et facilite la contention.

5. Cautériser les tissus autour du cornillon et pas plus….

L'objectif n'est pas de calciner le cornillon (© Kalfarm)

L'alimentation de la corne se fait par des vaisseaux placés à la base de celle-ci. Que ce soit par la chaleur ou un produit chimique, l'écornage consiste à couper l'alimentation des veines périphériques et non pas à calciner le cornillon. Privé d'irrigation, ce dernier ne poussera plus.

Entre 5 et 10 secondes à plus de 650°C suffisent en brûlant un cercle complet autour de la corne.

6. Préférer l’écornage thermique

Différentes techniques sont possibles pour écorner les veaux :

A base de soude, le produit  s'applique au niveau de l’emplacement des cornes. Cette pastille sèche et tombe au bout de deux à trois semaines.

Confortable pour l'éleveur, et indolore sur le moment, l'écornage chimique est cependant douloureux plus longtemps ensuite.

Cette technique peut être dangereuse pour l'éleveur et pour les animaux, qui, par contact, peuvent se brûler sur d’autres parties du corps.

Long à chauffer et à refroidir, le fer électrique est une gêne pour une manipulation confortable.

Préférez le fer avec cartouche de gaz plus pratique à manipuler. Attention cependant aux risques d’incendie avec ce type de fer.

Ces fers fonctionnent sur batterie rechargeable avec une autonomie permettant d’écorner entre 15 et 40 veaux suivant les modèles. Ils sont équipés d'une tête céramique capable d'atteindre les 700°C en quelques secondes, et de refroidir presque instantanément. Une minuterie coupe le chauffage au bout de 7 secondes. Il faut cependant penser à recharger la batterie avant l’écornage.

Un Fer à tête de céramique coûte
entre 250 et 300 euros. (©Horn'up)
 
Vidéo promotionnelle du système Horn'up

7. Vérifier le cercle de cautérisation

Le cercle brulé doit être continu et profond autour du cornillon pour que la totalité des veines soit détruite.

8. Désinfecter et surveiller

Un coup de bombe est nécessaire pour refroidir
et désinfecter. (©Horn'up)

Pulvériser un spray désinfectant refroidit la zone brulée, et évite les risques d’infection.

L'injection d'un anti-inflammatoire malgré son coût, est un plus pour soulager la douleur les jours suivants et limiter les risques d’infection.

9. Point sur la réglementation

L'écornage est un geste d'élevage soumis à la réglementation. Cela correspond en droit français à une mutilation : "Il faut donc tout mettre en œuvre pour limiter la souffrance de l'animal". Dans les textes, il est spécifié que : au-dessus de 4 semaines, l'ablation du cornillon ou l'écornage proprement dit doivent être réalisés sous anesthésie locale ou générale par un vétérinaire ou toute autre personne qualifiée. La notion de personne qualifiée n'est aujourd'hui pas définie.

La destruction ou l'ablation de la partie produisant la corne des animaux n'ayant pas dépassé quatre semaines de vie ne nécessitent pas d'anesthésie et doivent être effectuées par des personnes expérimentées.

Concernant les médicaments : le vétérinaire peut rédiger un protocole de soins sur l’écornage des veaux, en prescrivant le sédatif et l’anti-inflammatoire, qui peuvent être injectés par l’éleveur.

Le vétérinaire peut également prescrire un anesthésique local, mais c’est son utilisation par l’éleveur qui pose problème : l’injection pour anesthésier la corne n’est ni sous-cutanée, ni intramusculaire ni intraveineuse, mais il s’agit d’une injection sous-cutanée profonde à proximité d’un nerf important.

En dehors de l’aspect réglementaire, une formation minimale est nécessaire pour réaliser ce type d’anesthésie.

10. Les taureaux sans cornes 

La génétique sans cornes se répand chez certaines races et son intérêt sera grandissant avec l’agrandissement des troupeaux. Les taureaux dit « sans cornes » portent le gêne dominant polled (P). Un taureau polled est généralement hétérozygote « Pp ». Accouplé à une femelle cornue « pp » il y aura 50 % de chance que le veau naisse sans cornes « Pp » et l’autre moitié qu’il soit cornu « pp ». La voie génétique est longue et ne permet donc pas de se passer intégralement de l’écornage à l’échelle du troupeau.

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